Le Programme de gestion des situations d’urgence sanitaire de l’OMS s'associe aux autorités et acteurs du Nord Kivu pour renforcer leurs capacités à la préparation et à la réponse en cas de crise

Le Programme de gestion des situations d’urgence sanitaire de l’OMS s'associe aux autorités et acteurs du Nord Kivu pour renforcer leurs capacités à la préparation et à la réponse en cas de crise

GOMA, le 14 mars 2017 – Dans le cadre de son nouveau Programme de gestion des situations d’urgence sanitaire, l’OMS RDC et son Sous-Bureau du Nord Kivu (Est de la RDC) ont entrepris des discussions avec les autorités sanitaires provinciales et les autres acteurs humanitaires pour mettre sur pieds des mécanismes efficaces visant à renforcer les capacités provinciales en matière de préparation et réponse, dans le but de réduire les vulnérabilités en renforçant la résilience des populations affectées et d’améliorer les interventions multisectorielles en cas de crise.

Le Nord Kivu est bien connu comme une province des grands défis humanitaires : éruption volcanique, déplacements massifs récurrents des populations dus à des conflits armés ou à des affrontements inter-ethniques depuis plus de vingt ans, grosses flambées épidémiques de choléra etc.

‘‘A ce titre, nous voulons travailler en étroite collaboration avec toutes les parties prenantes pour apporter notre appui opérationnel rapide, prévisible et complète aux autorités provinciales et aux communautés locales qui en ont bien besoin, dans le cadre de la prévention, de la préparation et la réponse aux situations d’urgence pouvant survenir à tout moment, pour une réponse et un relèvement communautaire de qualité’’ a indiqué le Dr Mohamadou Bachir MBODJ, chargé de la sécurité sanitaire de l’OMS, à l’issue d’un entretien le jeudi 9 mars 2017 à Goma avec le Ministre provincial de la Santé du Nord Kivu, M. Martial Kambumbu.

"Dans notre province du Nord Kivu, tout s’inscrit dans l’humanitaire d’urgence depuis des années en raison de l’insécurité généralisée,’’ reconnaît M. Kambumbu, appelant à la ‘‘capacitation des cadres locaux du secteur de la santé pour mieux assurer une réponse sanitaire proactive et consolidée dans la province avec l’aide de nos partenaires’’. Cette capacitation, ajoute-t-il, devra tenir significativement compte des moyens techniques, humains, logistiques et financiers.

A Goma, chef-lieu provincial du Nord Kivu, les discussions conduites par la délégation de l’OMS venue de Kinshasa, grâce à l’appui financier du DFID - département exécutif du gouvernement britannique en matière de l'aide humanitaire et de l'aide au développement international - ont été élargies aux autres intervenants, notamment les officiels de la Division provinciale de la santé (DPS), ceux de la Division provinciale de l’Agriculture, de l’institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), le chef du Sous-Bureau d’OCHA au Nord Kivu, les responsables du comité provincial inter clusters, les experts des Bureaux provinciaux de l'Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme Alimentaire Mondial (PAM), ainsi que les praticiens des laboratoires de santé publique et de santé animale du Nord Kivu etc.

Au centre des discussions, la facilitation de la collaboration technique nécessitant des actions conjointes entre les acteurs de santé humaine et de santé animale pour une meilleure gestion et un contrôle renforcé de certaines maladies infectieuses émergentes et zoonotiques en cas de leur survenue.

‘‘Ces initiatives du programme de gestion des situations d’urgence sanitaire de l’OMS tombent à un très bon moment pour nous, car ça va renforcer le partenariat entre acteurs dans la planification de contingence et la gestion des crises dans notre province. Ce qui reste, c’est un accompagnement efficace pour l’élaboration des procédures standardisées au niveau des zones de santé; cela requiert, pour ce faire, des moyens financiers significatifs à mobiliser en vue d’avoir des résultats escomptés,’’ souligne de son côté le Dr Célestin Ndaliko, responsable du Système d’information Sanitaire de la DPS Nord Kivu.

Pour sa part, le chef du Sous-Bureau provincial d’OCHA, M. Leo Kortekaas, a estimé qu’une préparation efficace et une réponse à toute crise humanitaire et sanitaire au Nord Kivu devraient ‘‘tenir compte de l’approche multisectorielle, associée à l’expertise de chaque acteur et aux capacités de mobilisation des ressources additionnelles sur le terrain, ainsi qu’à l’engagement des autorités à tous les niveaux à s’approprier de la gestion des situations d’urgence, dans un esprit de responsabilité partagée.’’

A ce sujet, une coordination plus poussée et un consensus sur nos interventions sur les terrains de crise sont plus que nécessaires pour dégager des meilleures pratiques en matière de réponse pendant une crise sanitaire ou une flambée épidémique de grande ampleur, a rappelé le Dr Mbodj lors de la réunion inter clusters tenue le jeudi 9 mars avec les autres partenaires humanitaires au Sous-Bureau d’OCHA à Goma.

Une collaboration renforcée tendant vers le concept d’‘une seule santé’

Dans le cadre de ce partenariat renforcé, le Programme de gestion des situations d’urgence sanitaire de l’OMS, à l’issue des discussions avec tous les acteurs rencontrés à Goma, se propose de produire une feuille de route résumant la gestion stratégique des crises au niveau provincial, prenant en compte des aspects clés, entre autres :

i) La gestion des incidents selon la nouvelle approche de l’OMS (catastrophes, urgences sanitaires, flambées épidémiques de grande ampleur, vulnérabilités et risques) au Nord Kivu;

ii) L’identification et la description des types de catastrophes naturelles et celles d’origine humaine ainsi que leurs conséquences sur la santé ;

iii) L’actualisation de la cartographie des principaux risques et dangers qui menacent ou peuvent menacer la province (éruption volcanique, conflits armés etc.) ;

iv) La résilience et l’appropriation de la gestion des catastrophes ou crises sanitaires par les autorités provinciales etc.

v) La prise en compte des interventions conjointes – investigations et alertes – sur le terrain dans le cadre de surveillance épidémiologique chez les primates humains et non humains.

Selon l’OMS, cette dernière approche, qui n’est pas nouvelle, veut s’attaquer aux risques sanitaires provenant de l’interface Homme-animal-environnement, également mieux connue sous le concept appelé ‘une seule santé’.

"Nous nous félicitons vivement de ce partenariat avec l’OMS, basé sur une complémentarité d'expertises mutuelles et enrichissantes, souligne de son côté le Dr Bushu Mulinda, administrateur du laboratoire vétérinaire de Goma, qui souhaite également le renforcement de la coopération technique intersectorielle dans l’avenir.

Renforcement de la surveillance des risques et de l’hygiène aux frontières au Nord Kivu

C’est aussi dans ce contexte de la surveillance et l’évaluation des risques, de la prévention et de l’alerte rapide que le gouverneur du Nord Kivu, M. Julien Paluku, conformément au Règlement Sanitaire International (RSI), avait pris le 4 mars 2017, à travers un arrêté provincial, des mesures préventives renforçant la sécurité sanitaire de sa province, depuis que les autorités de l’Ouganda avaient confirmé à la mi - janvier 2017 la présence d'une souche de la grippe aviaire (affectant les oiseaux sauvages et domestiques) dans certaines régions des rives du lac Victoria. Une urgence qui a nécessité une prise de conscience au Nord Kivu où les autorités s’emploient depuis à renforcer la surveillance à base communautaire et la sensibilisation du public. Toute importation des volailles ou des produits de celles-ci a été suspendue jusqu’à nouvel ordre, indique l’arrêté provincial.

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Contacts techniques :

Dr Mohamadou Bachir MBODJ, Sécurité Sanitaire et Urgence, OMS RDC, mbodjm [at] who.int

Dr Patrick BAHIZI BIZOZA, Chef du Sous-Bureau OMS ad interim au Nord Kivu, bahizibizozap [at] who.int

Relations médias :

Eugene KABAMBI, chargé de communications, OMS RDC, kabambie [at] who.int